• Voici encore un courriel, de Nat cette fois.
    C'est étrange tout ces gens que je ne connais pas et qui avaient garder visiblement une de mes réponses expliquant qu'ils possèdent encore mon adresse et me demandant de reprendre mon blog principal.

    Nat me parle de ma manière de relativiser le quotidien, les blessures et que cela l'aidait à moins se plaindre.

    Je suis émue mais flattée aussi.

    Visiblement je message que je tenais à faire passer l'a été comme une lettre à la poste.
    Plus personne n'ignore... tout le monde sait... enfin... beaucoup.
    Puis à moi, cela me manque aussi, cependant, je ne puis redéposer cette pudeur que j'ai retrouvée.
    Puis cela serait me faire violence, laisser des gens qui eux pour le coup,me sont familiers, lire l'état dans lequel je suis m'est tout à fait impossible.

    Depuis l'accident, depuis ma brûlure, je ne sais plus me montrer... plus rien dévoiler.

    Aussi bizarre que cela ne puisse paraître, je me sens plus atteinte dans ma féminité de celle-ci que lorsque je dois recourir à mon fauteuil roulant.
    Puis cet accident est le constat d'une nouvelle déchéance aussi et cela, je veux le taire.
    Je ne veux pas que cet homme que j'ai tant aimé sache le point auquel je me sens mutilée, humiliée aussi.

    Puis contrairement à la maladie, le fait de savoir que ce père que j'ai appelé en reprenant conscience aurait pu m'aider à éviter le pire mais qui par pure paresse, alors qu'il vit à là... à trente mètres de chez moi... par simple prétexte qu'il était six heures trente du matin m'a laissée, m'est insupportable et cela le serait aussi à B.

    Pour lui les choses sont simples, il croit que ce père m'aide, que j'ai pu me rendre aux service des brûlés comme on m'y attendait et c'est très bien ainsi. Il ne sopporterait pas la réalité.

    D'ailleurs moi même étrangement je ne la supporte plus, je ne me supporte plus.


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  • Le 16 mars 2005, 16h21

    Cher Journal,Aujourd'hui j'ai enfin décidé de te sortir du tiroir dans lequel je t'avais dissimulé voilà près de six mois te choisissant de confident pour ma vie de couple, contrairement à ton jumeau qui lui devait me servir de journal de bord en Israël...Je ne vous ai honoré aucun des deux...L'écriture manuscrite mais vraiment de plus en plus douloureuse, puis perfectionniste comme malheureusement je ne le suis, je me voyais obligée de t'amputer chaque jour d'une nouvelle page, frustrée de l'irrégularité de mes caractères, de la grossièreté des accents ou encore de la couleur de l'encre différente selon la manière de tenir mon stylo à bille Papermate Fexigrip ultra de pointe medium.Bref... e tj'ai donc préféré longtemps un blog pour t'éviter toutes ces sévices pour lesquelles je te demande encore tout pardon même si cela n'effacera jamais de ta mémoire ces feuillets volés.Bref, nous sommes donc le mercredi seize mars, il est quatorze heures quinze.Aujourd'hui voilà un mois et deux jours que je ne suis sortie de l'aseptie de ce duplex ni n'est même levé les stores ne voulant être agressée par cette luminosité que je voudrais sentir se poser sur mon visage... ne voulant risquer que mes voisins constate cette vie morne et amorphe. Pathétique n'est-ce pas ?Je crains d'ailleurs ne devoir en subir les conséquences découvrant une agoraphobie s'installée.Le téléphone est même sur silencieux de plus en plus fréquemment redoutant ça sonnerie, enfin, son interlocuteur...Cela m'effraie... si il m'arrivait quelque chose... quelqu'un s'en renderait-il compte avant que l'odeur nauséabonde d'un corps putréfié n'incommode les voisins ?Cette idée seule me glace le sang, et me renvoie vers toi mon dernier ami.Je te l'avoue... oui... c'est bien cette solitude non choisie qui m'a menée à nouveau vers toi même si ton insolence de la première page affichant comme signet une orchidée que j'avais mise sécher puis avais plastifiée me fit déchanter un instant...Rassure-toi... tu n'y est pour rien... mon visage arborait déjà ses plus lamentables et pathétiques larmes avant de venir te libérer de ce cercueil de poussières, puis c'est moi qui suis venue à toi... c'est moi qui me suis imposée à toi afine de bénéficier de ta présence.J'ai besoin de te voir et de sentir cette gigantesque pièce immaculée habitée... partagée.Je ne vais pas bien, tu sais.Je suis mal. Non seulement il y a cette ambivalence permanente de vaincre, de ne pas survivre mais de livrer un ultime combat pour vivre mieux que jamais et celle de me résigner pour clôre mon histoire... cette histoire médiocre n'étant que vaste supercherie.Espérer partir comme je suis née... sans le demander... spontanément.Si tu savais cher journal...Je me sens tellement seule et perdue.Pourtant, je ne dois je ne peux pas le laisser paraître... les gens fuient les vivants comme moi.Ils vous répondent avec sympathie mais sans vous entendre... il vous écoute juste en laissant vos paroles passer comme le vent.Les gens n'aiment pas s'apercevoir que la vie ça peut-être une comme la mienne aussi... puis... les gens n'ont pas d'énergie pour créer des liens pour en faire une histoire.Effectivement, maintenant, même l'amour est virtuel... le contact et les sens (l'essence) sont superflus.Chaque jour je m'étonne de constater comme il est impossible de s'imaginer dans cet état socialiste ce qu'est mon état des lieux, que l'on puisse se retrouver obliger de se soumettre à pareille situation.J'ai mal aussi, tu sais...Je me sens comme un inscte se débattant pour sortir de sa boîte d'allumettes dans laquelle un gosse l'a cloisonné pour s'amuser et s'étourdir du bruit émis par la bestiole se débattant d'espoir de découvrir une issue.Si aujourd'hui c'est à toi que je confie cet état c'est parce que pour les habitants de cette planète les propos de cette encre gaspillée seraient plaintes, lamentations... apitoiement alors qu'il ne s'agit que d'une pathétique lucidité, et d'un besoin de présence... de vie simplement.C'est dur de ne plus entendre sa voix et de n'échanger que quelques mots par écrits... mais bon... c'est ainsi...J'ai voulu faire l'amour... j'ai fait la mort... et je ne regrette pas avoir tenté ce choix.Je regrette juste parfois de m'être fourvoyée sur un blog pour tenter de rassurer, de dissimuler cette insolente déchéance et d'ainsi de m'être inventée une sortie pour sembler partager la vie... pour sembler la vivre.Mais bon... comme tu me l'entendras souvent le répéter si j'arrive à refuser ce baxter depuis longtemps préparé, j'estime qu'il n'y a jamais de bon ni de mauvais choix... qu'il nous faut juste être capables de les assumer.Soit... de toutes façons, je ne puis fuire dans l'après-midi... je dois encore subir ce corps un minimum d'heures afin d'effectuer les corrections que Valentine m'a demandée d'effectuer et qui me flatta de la sorte.Je ne comprends toujours pas le ridicule de la situation et arrive encore moins à comprendre comment certains peuvent imaginer que dans cet état je puisse retrouver l'autonomie passée.Bref, je ne sais quel choix je ferais au sujet de cette ambivalence que je t'ai décrite cependant, sache que j'apprécie ta présence anonyme et dissimulée...J'avais besoin de dire la vérité... besoin de te dire que même si pendant trois semaines je me suis gavée, pas un kilo ne fut pris, que pendant une vingtaine de jours j'ai parfaitemant ficelé le dossier demandé et me suis persuadée d'une agréable vie future...Oui j'avais besoin de te dire que je ne me suis pas trahie et que je ne me suis pas laisser allée à ma peine.Cependant... celle-ci aussi bosse et ne se trahit pas...C'est ainsi que prise en étau, aujourd'hui j'ignore quel sera le prochain pas... quel sera le dernier seuil que je pourrai franchir... et m'interroge jusqu'où l'instinct de survie et la volonté pourront me mener.Enfin...Rien n'est parfait pour personne... oui... je sais !Je vais donc de ce pas m'en aller vers les corrections où pour une fois mon utilité est sollicitée...C'est bourré de conneries cette vie... je sais ce que je vaux... ce que je peux ammener... les sourires que je peux provoquer et la confiance aussi que je peux rendre... pourtant... ce que je vaux ne suffit pas... il y a aussi ce que je peux... et dans cette situation étriquée... pas grand chose...A mon plus grand regret...Souvenirs d'un avenir rempli de “je peux” avorté...


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  • Le 15 mars 2005, 14h24
    Depuis quelques mois, chaque fois que mon visage était face à la glace, ses yeux se retrouvaient oubligés de lire “le problème c'est toi... donc tu as la solution".Non mais...Comme si cela était totalement vrai...Je l'ai enlevé, jeté avec dédain dans la poubelle à gauche sous l'évier et m'empressai de le remplacer.Fini la paleur du jaune... j'opte pour un rose fushia bien vif que j'orne de belles et rondes lettres épaisses : r.e.s.p.e.c.t. !!!Notez que j'aurais pu ajouter merde !

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  • Lundi 14 mars :
    Eveillée par un cauchemar, la journée commence mal...Les yeux à peine ouverts je perçois l'insolence du soleil... oui... monsieur brille et dos et fesses cloquées je ne pourrai me vêtir pour le laisser innonder mon visage.La journée commence très mal...La machine à penser sort de son sommeil également, à peine consciente, elle m'agresse aussi... nous sommes lundi...Le lundi où l'avocat doit appeler... un lundi démarrant une semaine de jours ouvrables... en d'autres mots : de décisions à prendre.Cependant, ce matin cet amas de chair et de sang n'est pas grogui ni raide au point de nécessité des heures de dérouillage... j'en profite et prends d'assaut aussitôt le laptop pour travailler sur le site que j'espère rapidement cloturer.Je recommence l'automatisme appris hier... cela est bon et rédempteur... ne pas penser... juste réfléchir sur la mise en page et tenter d'appréhender des formules de publipostage qui ne me sont pas familières.Que de la technique... rien de spirituel... rien de mémorentiel...Enfin... tout au moins jusqu'une fenêtre de Messenger ne retentisse... j'avais presque oublier qu'il était ouvert... c'est T., il veut prendre des nouvelles et me replonge inéluctablement dans les dillèmes d'actualité.Les larmes coulent...Je constate être totalement perdue... de n'avoir écrit que le meilleur de B. et d'ainsi m'être totalement fourvoyée en ne sachant même plus ce qu'il en est... enfin... si...Nous dirons que je ne puis l'admettre ou que j'en doute à d'autres moments... toutefois, je ne lui en fait nullement part et le laisse m'interpeler tout en répondant poliement.Il me fait remarquer la distance que je semble arborer et le froid que je paraît jeter.Peut-être...S'en suit qu'il enchaîne sur ma relation d'avec Valentine qu'il a découverte au fil de mon précédent blog... il la trouve belle... pure et ne sais comment la décrire...Plus les phrases s'étalent, plus je m'aperçois de mon attachement envers cette “petite soeur"... c'est vrai... je m'y suis vachement attachée à la petite Val... qu'est-ce que je peux m'inquiéter pour la petite Val...J'aimerais tant que mes chutes évitent les siennes, pourtant, elle aussi aura à les découvrir... peut-être de moins rudes... de moins blessantes... en tous cas, je l'espère.Les larmes me reviennent... j'aime pas ces larmes là...J'ai l'impression que B. m'avait donné toutes les cartes d'un avenir merveilleux possible et qu'il me les a retirées sans mise en garde une fois ses pensées de bonheur occultées par des activités et un stress trop présents.En fait... je ne le sais pas et tout simplement.Il en est juste que je garde la fièreté d'avoir pu laisser de par mes mots transparaître une personnalité formidable... oui... j'en suis fière... j'aime que l'on sache qu'il y a des gens bien...Je suis tellement enjouée que l'on ait pu lire la particularité de cette jeune fille que je vais reprendre un post sur ce blog là.Un post rien que pour elle...Un post comme je l'avais dit... juste pour les petits plaisirs de la vie sans être ceux de MA vie !!!

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  • Le 15 mars, 14h09

    La nuit avance... cette fois je la perçois.
    Je vascille entre l'émotion de ces petits colis déposés chaque jour par mon père et les documents sur lesquels j'avance.
    Pour la première... je fus envahie d'une déferlante de frissons... ce père ayant la clé de la porte d'entrée dépose chaque jour dans l'armoire du palier un casse-croute agrémenter de friandises... il a peur de mon poids... jamais je ne l'avais vu agir de la sorte... j'ai beau lui confirmer que je mange, la balance ne bougeant toujours pas, il me gave... intéressé ou pas peu m'importe... le geste me touche.
    En découvrant des Doritos dans le paquet délicatement déposé je souris et m'émeus de cette pensée... il veut me revoir remplie de formes et d'énergie.
    Je l'admire pour ce geste de respect, car sachant que je ne souhaitais ni le recevoir ni ne me sentais capable de parler, il honore ce silence.
    Chaque jour, vers treize heures, je l'entends enfoncer doucement la clé dans la serrure et poser avec autant de précaution les quelques mets qui pourraient m'aider à redécouvrir mon corps.
    Je trouve cela beau...
    Quant au reste... c'est-à-dire le rassemblement de tous mes documents et de leurs annotations, cela me dégoûte et m'enchante...
    C'est triste.
    Dans ses courriels d'aurevoir je dus souligner toutes les phrases clés... elles sont belles... sans doute ne les avais-je jamais lue ainsi...
    Elles résument et expriment tout sur ce que je pouvais m'interroger.
    Je pris le téléphone... composai le numéro que je donne parfois machinalement à la place du mien ayant désormais le même préfixe... et raccrochai avant le retentissement de la première sonnerie...
    Je ne peux pas.
    C'est vicieux, je perçois dans ses mots toute sa tendresse, pourtan,t si j'accepte de le revoir dans les conditions que nous partageons depuis des mois... elles en demeureront ainsi de nombreux autres.
    Je ne peux pas.
    C'est triste quand on s'aime... tout au moins quand on aime.
    Je sais que je n'ai que deux choix solutions de survie...
    Je n'en apprécie aucune.
    Mais n'ayant plus confiance... une seule s'impose.
    Confiance en lui... confiance en moi...
    Je ne sais pas.
    Je constate juste l'étendue des dégats et m'engouffre malgré moi dans cette phrase “je t'ai assez détruite, je t'ai brisée, (...),je dois te quitter même si ce sera toujours avec des regrets.”
    J'ai envie de hurler, de gueuler... de le prendre... de l'empoigner... de le secouer... de l'embrasser aussi.
    Mille fois il me répète m'avoir fait perdre plus de deux années... m'avoir abîmée... qu'il doit s'isoler et se mettre des garde-fous pour ne plus jamais blesser...
    De la connerie tout cela... si j'ai trinqué deux années et que nous nous aimons tant, autant prendre six mois pour me réparer... ainsi les deux années ne seront pas gâchées... et encore moins volées...
    Cependant il ne le voit pas ainsi... nous n'avons pas souvent eus les mêmes lunettes.
    Se battre pour son coeur... il n'a jamais fait ça... il ne sait pas... même s'il voulait... sa timidité, son manque d'assurance le freinerait et l'empêcherait de toute démarche.
    Je dois zapper... ce n'est qu'un coup de blues passager... je dois me résoudre à l'autre... à l'autre vie... à l'autre moi.
    Pourtant tous ses mots d'amour... toutes ses phrases de tendresse... tous ses cris de détresse surtout, résonnent en moi...
    Ils m'arrachent trippes et boyaux.
    Oui... mon B. m'est toujours viscéral...
    Pourtant... son sang ne coule plus dans mes veines... sa peau n'est plus mienne...
    Malheureusement, je suis consciente que je ne supporterais plus sa douceur contre mon sein et ni qu'elle m'offre sa fragrance...
    Je suis lassée... vide... amorphe...
    Le temps ne me semble plus long... les journées ne paraissent plus des éternités...
    Au contraire... elles défilent avec trop de rapidité et ne me laisse qu'une frustration d'inachevé... l'envie l'obligation d'honorer au plus vite le cahier des charges.
    Tout formater... tout aseptiser... m'anesthésier...
    Ne plus sentir... ne plus réfléchir...
    Ne plus aimer...
    Juste profiter des compétences que je me découvre, de partager quelques belles amitiés et de grandir... de devenir à mon tour un automate en acier sans coeur... sans pitié.
    Tous les bouffer... tous les épater... les blesser d'une arrogance permise... les faire crever d'envie d'une vie d'handicapée puisqu'ils ont décidé de me nommer telle.
    Oui... tous les terrasser sans remors ni regrets... tous les achever, tous les mépriser et ne laisser que ma fragilité et mas balbutiements d'humanité aux gens que j'apprécie... aux amies... aux passants... aux gens différents.
    Ne plus me donner mais être méritée...


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